Présidence du Ministère Public

logo logo logo

Texte du Discours Royal de Sa Majesté à l’occasion de l’ouverture de la première session de la cinquième année législative de la neuvième législature à l’Hôtel du Parlement – 09 octobre 2015

Louange à Dieu, prière et paix sur le Messager de Dieu, sa famille et ses compagnons. Distingués Mesdames et Messieurs du Parlement, Nous sommes heureux d'ouvrir la cinquième année de ce mandat législatif. C'est une occasion annuelle de s'adresser aux représentants de la nation sur diverses questions nationales. Cette année législative revêt une importance particulière car c'est la dernière année de la législature en cours, qui nécessite l'achèvement de la mise en place des institutions constitutionnelles. Elle intervient également après les premières élections locales et régionales, dans le cadre de la nouvelle constitution, et après la mise en place de la Chambre des Conseillers sous sa nouvelle forme. Nous tenons ici à adresser nos félicitations aux membres du Conseil des Conseillers, aux responsables des conseils régionaux et locaux, et à tous les élus, pour la confiance qu'ils ont reçue, en priant Dieu Tout-Puissant pour que vous réussissiez tous dans vos fonctions . Mais nous ne devons pas le considérer comme terminé. Les élections ne sont pas une fin en soi, mais plutôt le véritable début d'un long chemin qui commence par la mise en place d'institutions et leur confère une légitimité. Plus encore, la représentation des citoyens est une grande confiance que les élus et les partis doivent remplir, que ce soit en tenant leurs promesses envers les électeurs ou en œuvrant pour répondre à leurs urgences. C'est une responsabilité nationale qui demande à chacun de se hisser à la hauteur du moment historique que vit notre pays. Nous n'avons qu'une seule option, celle de mettre en place des institutions régionales efficaces pour que le Maroc ne rate pas ce rendez-vous important avec l'histoire. Cependant, ce qu'il faut noter, c'est que la vie politique ne doit pas être basée sur des individus, mais doit être basée sur des institutions. Les gens, quels qu'ils soient, sont éphémères, mais les institutions sont permanentes. C'est la véritable garantie des droits des citoyens et des services dont ils ont besoin, dont nous n'acceptons pas d'être l'otage des caprices et des désirs des gens. Mesdames et Messieurs les parlementaires, Les citoyens ont dit leur mot, mais je veux, de cette tribune, adresser un message à ceux qui n'ont pas réussi ces élections, qu'ils ne perdent pas espoir, qu'ils relèvent la tête pour les services qu'ils ont rendus au pays et aux citoyens, et qu'ils être conscient que les Marocains sont devenus plus matures dans la gestion des élections, et plus encore, en tenant strictement les élus responsables du résultat de leur travail. Ils doivent également faire une autocritique constructive, corriger les erreurs et corriger les déséquilibres, et continuer à travailler dur, dès maintenant, et sans relâche, afin de gagner la confiance des électeurs lors des prochaines élections. C'est le cas de la vraie démocratie, car c'est la rotation et l'alternance dans l'exercice du pouvoir et la gestion des affaires publiques : celui qui ne gagne pas aujourd'hui peut l'être demain. Cependant, nous refusons de pleurer sur les ruines, tout comme nous rejetons les fausses accusations portées contre les autorités chargées d'organiser les élections. Les garanties qui ont été fournies sont comparables à celles des plus grandes démocraties du monde, et n'existent même que dans quelques pays. Bien entendu, celui qui s'estime lésé, à cause de quelques transgressions isolées habituellement connues dans la pratique démocratique, reste devant lui à recourir à la justice. Mesdames et Messieurs les parlementaires. C'est avec une grande fierté que nous avons noté l'intense participation des populations de nos régions du sud aux récentes élections, qui est une autre preuve démocratique de l'attachement des populations du Sahara à l'intégrité territoriale et au système politique de leur pays, et de leur empressement à participer activement aux institutions nationales. Nous affirmons ici que la légitimité populaire et démocratique acquise par les élus, librement choisis, fait d'eux les véritables représentants de la population saharienne marocaine, et non une minorité résidant à l'extérieur du pays et cherchant à s'installer, sans aucun soutien, comme leur représentant. Mesdames et Messieurs les parlementaires, La Constitution accorde à la Chambre des Conseillers une place particulière dans l'édifice institutionnel national, dans un cadre de complémentarité et d'équilibre avec la Chambre des Représentants. Il se caractérise par une composition diversifiée et multidisciplinaire, car il comprend un ensemble d'expériences et de compétences, locales, professionnelles, économiques et sociales. Il doit donc être un espace de discussion constructive, d'expérience, de sobriété et d'objectivité, loin de toute considération politique. L'intégration entre les deux chambres du parlement doit également être investie afin d'élever le niveau de ses performances et la qualité des lois qu'il ratifie. Malgré tous les efforts déployés, l'image qui reste dans l'esprit d'un certain nombre de citoyens est celle des luttes et surenchères entre la majorité et l'opposition, tantôt au sein du Parlement, dans certains rassemblements de partis et même dans les médias. Je vous ai déjà dit, du haut de cette tribune, que le discours politique ne s'élève pas toujours à la hauteur de ce à quoi aspire le citoyen. Ici, il a souligné que la tendance aux conflits marginaux se fait toujours au détriment des questions urgentes et des véritables préoccupations des citoyens, ce qui conduit au mécontentement populaire à l'égard de l'action politique en général et fait que le citoyen ne se soucie pas du rôle réel du Parlement. Le Parlement doit être un miroir qui reflète les préoccupations des citoyens et un espace de dialogue sérieux et responsable sur toutes les grandes questions nationales. Mesdames et Messieurs les parlementaires Le travail qui vous attend, au cours de cette année, pour achever la mise en place des institutions, ne supporte pas de s'attarder sur des luttes marginales. Les projets de textes juridiques qui vous seront présentés sont très importants et sensibles. Par conséquent, nous avons décidé de rappeler au gouvernement et au Parlement la nécessité de respecter les dispositions du chapitre 86 de la Constitution qui définit la fin de ce mandat législatif comme la date limite de soumission des lois réglementaires à l'approbation du Parlement. Citons ici, par exemple, les projets de lois réglementaires relatifs à l'activation du caractère officiel de la langue amazighe, le Conseil national des langues et de la culture marocaines, l'exercice du droit de grève et le Conseil de tutelle. Ces grands enjeux nationaux exigent de vous tous, majorité et opposition, gouvernement et parlement, de privilégier l'esprit de consensus positif et d'éviter les surenchères politiques. En ce qui concerne les étapes d'activation du caractère officiel de l'amazigh pour remplir sa fonction à l'avenir, il faut rappeler que l'arabe et l'amazigh ont toujours été un élément d'unité, et ils ne seront jamais une cause de conflit ou de division. Quant au Conseil national des langues et de la culture marocaines, il s'agit de mettre en place un conseil qui regroupe toutes les institutions Préoccupé par ces domaines et non par le développement d'une structure générale pour les institutions indépendantes. La cristallisation du projet de loi organisant la grève nécessite de larges consultations et un esprit de consensus constructif, d'une manière qui garantisse les droits de la classe ouvrière, les intérêts des employeurs et l'intérêt de la nation. Quant aux textes présentés au Parlement, nous appelons à la ratification rapide des projets de lois réglementaires relatifs à l'autorité judiciaire, en plus du projet de loi sur l'égalité et la lutte contre toutes les formes de discrimination. Mesdames et Messieurs les parlementaires, Ce qui nous importe ce n'est pas seulement la ratification des lois et leur publication au Journal Officiel, mais aussi l'activation de ces législations et la mise en place des institutions. Le statut des institutions se mesure à la mesure dans laquelle elles s'acquittent de leurs tâches et servent les intérêts des citoyens. Dans ce contexte, nous renouvelons l'appel à accélérer l'élection des membres de la Cour constitutionnelle que la constitution donne le pouvoir de nommer aux deux chambres du Parlement afin qu'ils puissent être installés dans les meilleurs délais. C'est ce que nous réclamions dans le discours de l'année dernière. Les textes juridiques relatifs au Conseil de la concurrence et à l'Autorité nationale pour l'intégrité et la prévention de la corruption devraient également être activés. La question demeure : pourquoi les lois d'un certain nombre d'institutions n'ont-elles pas été mises à jour, malgré le passage de quatre ans depuis l'adoption de la constitution ? Qu'attendons-nous pour mettre en place les nouvelles institutions créées par la constitution ? En particulier, nous mentionnons certaines institutions de droits de l'homme et de contrôle, le Conseil consultatif de la famille et de l'enfance et le Conseil consultatif de la jeunesse et de l'action collective. Distingués Mesdames et Messieurs du Parlement, L'année législative que nous ouvrons aujourd'hui est pleine de défis, et demande un travail sérieux et un esprit sincère de patriotisme pour achever la mise en place des institutions nationales. Car les institutions ne concernent pas seulement la majorité ou l'opposition, mais ce sont plutôt des institutions qui doivent être au service des citoyens sans autre considération. Par conséquent, nous appelons à l'adoption d'un consensus positif sur toutes les grandes questions de la nation. Cependant, nous rejetons le consensus négatif qui tente de satisfaire les désirs personnels et les objectifs des factions au détriment des intérêts du pays et des citoyens, car la patrie doit rester avant tout. Soyez, que Dieu vous protège, soyez à la hauteur de la confiance qui vous est confiée, pour le bien de notre cher pays. « Si Dieu connaît du bien dans vos cœurs, il vous donnera du bien. » La grande vérité de Dieu. Que la paix soit sur vous et que la miséricorde de Dieu soit sur vous".

les nouvelles

Inscrivez-vous à la newsletter pour recevoir les dernières activités et publications du Parquet.